Quatrième de couverture : « Dan Carter est un talent unique. C’est aussi simple que cela. Il a une puissante connaissance du jeu et une capacité naturelle à l’exprimer. Il n’est pas surprenant que son statut de légende transcende le sport. » Jonny Wilkinson
DAN CARTER Autobiographie d’une légende des All Blacks, écrit par Duncan Greive et Dan Carter, 282 pages, 2015
Chronique et résumé du livre :
Commençons par présenter les deux auteurs :
Daniel Carter est certainement le meilleur demi d’ouverture du monde. Voilà, c’est dit ! Son palmarès permet un aperçu rapide : 112 sélections chez les All Blacks, recordman de points marqués sur la scène international (1589), trois fois désigné meilleur joueur de l’année par l’IRB, deux fois champion du monde, double champion de France et cetera etc.
Duncan Greive est un journaliste et rédacteur en chef néo-zélandais. Ses portraits du joueur de basket Dillon Boucher et de la petite prodige du golf Lydia Ko lui valurent de remporter les Canon Awards. Il rédige aujourd’hui The Spinoff, site consacré au sport et à la culture.
Chapitre 1 : Jusqu’à ce que la nuit nous arrête
Phrase résumé de ce chapitre : « Un ballon ovale, quelques copains et un bout de gazon, et c’était parti pour des heures. »
Le chapitre 1 est centré sur son enfance. Dan Carter vient de la petite ville de Southbridge située au coeur des immenses plaines de Canterbury. Southbridge compte tout juste une vingtaine de rues pour 700 habitants. Cette petite ville a été pour lui un véritable grand terrain de jeu. Connaissant toute la ville et ayant un groupe d’ami très soudé, Dan décrit une enfance joyeuse, pleine de jeux et de découvertes.
Ses parents sont tous deux issus de grandes familles. Dan avait des cousins dans toute la ville, ce qui est plutôt pratique pour jouer mais délicat au moment de l’adolescence…
» Plus tard, il s’avéra assez embarrassant d’avoir un lien de parenté avec la moitié de la ville. Les premiers émois amoureux sont plus compliqués. » ^_^
Dan Carter est donc souvent entouré d’amis, il est sociable. Il aime l’école, mais plus pour le côté social que pour le côté académique. Il met ses connaissances du monde sur le compte de son parcours de sportif professionnel plus que sa vie d’écolier.
Dans son petit village, le sport est très présent. Il en parle comme d’un « ciment ». Actif et sportif de nature, il attribue une immense partie de sa réussite aux encouragements de son père. Depuis qu’il est tout petit, son père à voulu le faire jouer avec un ballon de rugby… Choix judicieux 😉
Son père a beaucoup joué avec lui, il adorait le rugby et était heureux de pouvoir l’enseigner à son garçon…
« Dès que j’ai su marcher, il a voulu que je tape dans un ballon. » Choix … Judicieux ! 😉
Son père était très présent au bord des terrains pour l’accompagner et l’encourager. Quand Dan ne jouait pas, il accompagnait son père qui était entraîneur. Chaque jour consacré au rugby était un vrai bonheur pour Dan Carter ! Et quand il ne jouait pas, il regardait les matchs des All-Blacks pour ensuite imiter John Kirwan ou encore les coups de pieds de Grant Fox.
Jonny Wilkinson imitait Gavin Hastings ; Daniel Carter copiait Grant Fox puis Andrew Merthens. Et si l’imitation jouait un grand rôle dans l’apprentissage ? Affaire à suivre 😉
« A l’âge de 7 ou 8 ans, je marquais déjà des 35 ou 40 mètres en angle. Mon père reconnaît que c’est là que l’on a commencé à lui dire que je deviendrais un All-Black. Heureusement, je n’avais aucun conscience de leurs attentes. »
Le rugby a donc très vite pris une place importante dans sa vie. A l’instar de Jonny Wilkinson qui redoutait les matchs dès le plus jeune âge (article à lire ici), Dan Carter avait hâte d’aller se coucher la veille pour aller jouer le lendemain !
Pourtant il existe bien un point commun (parmi d’autres) entre Jonny et Dan, c’est l’obsession du tir au but, à des niveaux certes différents..
« Mon obsession de la transformation ne fit que redoubler. »
Cette obsession prend de l’ampleur à partir du moment où il reçoit « le plus beau cadeau que j’ai jamais reçu ». Ce cadeau vient de son père, pour son huitième anniversaire. C’est une paire de poteaux de rugby professionnels, réplique du club de Southbridge, peints en bleu et blanc. Ces poteaux existent encore. Dan en parle comme une sorte « d’institution locale ». En effet certains touristes viennent encore les prendre en photo… Ceci ne me viendrait jamais à l’esprit…. Ou pas 😉 !
Cette période de l’enfance est un des fondements de la carrière de Dan. A l’époque il n’aspirait pas du tout à devenir un All Black. Le rugby était « un pur plaisir de jeunesse. »
A la fin du chapitre, Dan Carter aborde ses premières années au lycée (qui correspond au collège chez nous). Plus sous l’angle du rugby que des études à proprement parler 😉 A cette époque, il jouait encore n°9 ! C’est à dire demi de mêlée !!! Certains ne le savent peut-être pas mais au départ Dan jouait effectivement n°9 en raison de son petit gabarit de l’époque !
Chapitre 2 : Une adolescence au ballon ovale
Dan Carter nous raconte ses quelques tentatives « de révolte adolescente » qui « manquaient d’envergure » et étaient comiques. Voler de l’alcool chez les parents par exemple.. Dan a bu ses premières bières vers l’âge de 15 ans et adorais la confiance que l’alcool lui procurait pour vaincre sa timidité naturelle. Ainsi il était « beaucoup plus ouvert et entreprenant ».
En effet il était timide, et à l’école il ne levait jamais la main, même quand il avait la bonne réponse. Et c’est apparemment encore le cas aujourd’hui !
« Je préfère taper une pénalité devant 80 000 spectateurs que de répondre à une question devant une vingtaine de personnes. »
« Sur un terrain, je me sens en sécurité. C’est un havre de paix où je suis à l’aise et en confiance. »
Sa carrière professionnelle, ses nombreux liens avec des partenaires tels que les sponsors lui ont permis d’acquérir plus d’aisance relationnelle. Beaucoup plus qu’il n’aurait pu l’imaginer pendant son adolescence ! Pour Dan, le statut de sportif professionnel est un « formidable accélérateur de développement personnel. »
Sa scolarité, il la passa d’abord au Ellesmere College où il réalisa qu’il était un sportif d’un niveau supérieur à la moyenne. Il jouait au rugby et au cricket et était assez doué dans les deux sports. Mais Dan ne se dirigeait pas vers une carrière professionnelle d’emblée. Il n’a pas eu cette ambition, ce qui peut paraître très surprenant ! Jusqu’à ces 20 ans, il est à chaque fois très surpris d’être pris dans des sélections locales puis régionales puis nationales etc.
Il reçu des propositions d’écoles privées très réputées et richement dotées pour intégrer leur équipe de rugby. Daniel a choisi le Christchurch Boys’ High School (CBHS). Au début Dan loupait beaucoup de cours. Le proviseur appela son père pour savoir si Dan avait vraiment envie de venir dans cette école. La raison ? Il s’était inscrit dans tous les sports ! Avec tous les entraînements et quelques tournois, il n’avait assisté qu’à cinq des quinze premiers jours du premier semestre !
« Ce ne fut pas ma meilleure année sur le plan scolaire, mais j’ai énormément apprécié la diversité des sports. »
La fin de l’année fut très compliqué. La saison rugbytisque ne fut pas un succès et au niveau scolaire il décrocha sérieusement. Il loupa deux matières sur quatre pour une bourse d’étude, commença une formation sur les « sciences du sport » mais l’abandonna aussi.
« Après avoir lâché le lycée et raté le rugby, je passai les dernières semaines de cours à nager en pleine déprime.«
A cette époque, il n’envisageait pas une carrière sportive dans le rugby. Pensant n’avoir pas spécialement le niveau, il n’avait pas une vision très claire sur les possibilités qu’offraient le rugby qui venait de passer dans le monde professionnel depuis seulement cinq ans.
« J’étais tellement naïf et pétri de doutes. Je n’avais aucune idée de ce que j’allais faire. »
Chapitre 3 : Brève sortie de route
L’année qu’il vient de s’écouler (l’an 2000 à priori) à Christchurch Boys’ fut difficile. L’année 2001 fut une occasion de liberté pour Dan. Il a recommencé à jouer au rugby dans une division inférieur pour reprendre confiance et passer à autre chose.
« Je recommençais à jouer au rugby pour les mêmes raisons que quand j’étais enfant : pour l’amour du sport. »
Niveau scolaire, rien. 😉
« J’étais le seul à ne pas aller à l’université. »
Il faisait toutes sortes de petit boulot. Il aidait son père, « un vrai artisan », mais la collaboration fut de courte durée car il « n’arrivais jamais à être aussi précis que le travail l’exigeait ». Il partit chez un autre maçon… Encore pire !
« Au bout de quelques heures, je marchai sur un clou et je dus aller me faire soigner le pied (…) Ils ont dû me prendre pour un clown. »
Pressé de partir de chez ses parents, il commença à habiter dans un garage, oui un garage, dans une collocation de ses amis du rugby.
« Il y faisait un froid glacial et il n’y avait absolument aucun confort (…) et c’était mon premier chez moi loin de la maison. Donc j’adorais naturellement. »
Son quotidien dans cette année de « transition » était fait de petits boulots, de nombreuses fêtes et de beaucoup de rugby. Retrouvant progressivement « le groove » sur le terrain, marquant pas mal d’essais et de pénalités, il fut sélectionné chez les U19 de Canterburry à sa grande surprise car il dit « avoir raté les sélections dans toutes les équipes néo-zélandaises de jeunes ».
Ce sentiment de surprise est assez fréquent chez Dan Carter. Ce n’est pas de la fausse modestie et il l’explique clairement :
« Je vivais dans mon garage, je jouais au rugby pour le plaisir, et je n’imaginais pas une seconde que des personnes importantes s’intéressaient à moi. »
Ensuite, l’enchaînement a été assez rapide. Vers la fin de l’été (2002?) l’équipe des Crusader Development le prit à l’essai. Un vrai bond en avant depuis l’équipe espoir des Old Boys qui l’avait relancé ! L’hiver suivant, il fut sélectionné dans l’équipe des New Zealand Colts (équipe nationale espoir) pour la Coupe du Monde des moins de 21 ans. Une nouvelle fois, Dan Carter ne s’y attendait pas du tout !!!
« A l’époque, je ne pensais pas que mes performances me rendaient visible sur le radar de la sélection nationale. Ce n’est pas de la fausse modestie. »
En une seule petite année, énormément de choses ont changé pour l’avenir de Dan, et il s’en rend compte quelques temps avant d’entamer cette Coupe du Monde :
« Un an avant, je jouais en espoirs au rugby du club. On se faisait des passes entre copains pour s’amuser (…) Zéro souci, mais aussi zéro ambition. »
Le voilà donc dans l’avion pour une compétition d’envergure mondiale se déroulant en Afrique du Sud après avoir passé une année de remise à niveau 😉
La compétition se déroule bien. Dan et son équipe arrive jusqu’en demi-finale face au pays hôte. Finalement, les Boks l’emportent d’une pénalité dans le temps additionnel et les Néo-Zélandais remportent par la suite facilement le match pour le troisième place contre le Pays de Galles. Mais ce n’est pas l’aspect sportif qui va marquer cette tournée….
Pour fêter la fin du tournoi, l’équipe s’est retrouvée « dans un club louche au milieu de nulle part ». Mais la moitié des équipes de la Coupe du Monde étaient là pour décompressaient après la compétition. Au départ l’ambiance était bonne jusqu’à ce que une voix annonce au micro que « les Néo-Zélandais sont priées de quitter les lieux immédiatement ». Assez surpris et quelque peu furieux, les joueurs ont compris ce qu’il se passait quand à l’entrée du club ils virent quelques uns de leurs coéquipiers entamer une bagarre avec les vigiles.
Dan Carter se retrouva en compagnie de Luke McAlister. Voulant tous les deux continuer à faire la fête, ils prirent un taxi pour trouver un autre club.
« Nous ne savions pas alors que cette décision spontanée et quelque peu égoïste allait nous sauver la mise. »
En effet la situation dégénéra après leur départ. Les joueurs ont commencé à se battre avec les videurs. Des bus remplis de vigiles débarquèrent et la scène fut d’une extrême violence avec plusieurs blessés graves des deux côtes…
« La scène fut d’une brutalité qui dépassait de loin la vulgaire bagarre de bistrot. Puis il y eut des coups de feu. »
Pendant ce temps, le club où Dan et Luke voulaient aller était fermé. Ils retournèrent sur les lieux du premier club… Pour enfin retourner à l’hôtel quand un passant ayant reconnu l’écusson de leur polo noir leur a vivement conseillé de partir au vu de la dangerosité des lieux. De retour à l’hôtel, ils ont découvert « un vrai carnage ».
« Il y avait des joueurs en sang partout. Certains avaient perdu des dents, d’autres avaient une bosse sur le crâne, le nez cassé ou encore un œil au beurre noir. Je n’avais jamais vu de telles blessures (…) Les joueurs étaient terrifiés et craignaient pour leur vie. »
La direction ne fut même pas furieuse après les joueurs. La situation étant exceptionnelle, les dirigeants étaient surtout soulagés que les joueurs soient rentrés vivants, « cabossés mais vivants. »
Moins d’un an après cet épisode de Johannesburg, un épisode « comparable » se produisit avec Dan, alors en tournée avec les Crusaders. Sorti avec quelques partenaires boire un pot en ville, trois d’entre eux (dont Dan) se sont retrouvés seuls sur le chemin de la boîte de nuit. Etant au téléphone et marchant quelques mètres derrière, Dan Carter se retrouvât seul à un coin de rue…
Deux types sont sortis de nulle part, m’ont attrapé et collé contre un mur. L’un d’eux m’a demandé mon téléphone. Mais j’étais un peu ivre et bravache.
« Je veux bien, répondis-je, mais je suis en train de parler. »
« Sors ton flingue et tire-lui une balle », entendis-je. Mon sang se glaça.
Après ces deux épisodes assez traumatiques, il fallut du temps à Dan pour pouvoir apprécier ce pays qu’est l’Afrique du Sud où « il faut juste prendre un peu plus de précaution qu’ailleurs. »
Aujourd’hui la fédération néo-zélandaise utilise toujours cet épisode de la Coupe du Monde U19 pour sensibiliser les jeunes joueurs aux dangers qui peuvent advenir à l’étranger.
« Nous étions jeunes, nous étions ivres et nous nous trouvions au mauvais endroit. La soirée à très mal tourné, mais elle aurait pu encore beaucoup, beaucoup plus mal tourner. »
Chapitre 4 : Les vestiaires de Canterbury
NOTE IMPORTANTE : A PARTIR DE CE MOMENT DE LA RÉDACTION (05/09/2017) ET CONCERNANT MON DÉFI DE 7 ARTICLE EN 7 JOURS, L’ARTICLE CHANGE D’ALLURE (par soucis de respecter les délais du défi) ! LA SUITE DE LA CHRONIQUE PRENDRA NATURELLEMENT UNE AUTRE FORME, ET SE BASERA SUR LES ANECDOTES MARQUANTES DU RESTE DU LIVRE. CORDIALEMENT.
Dans ce chapitre, Dan nous parle de son arrivée dans le vestiaire des Canterbury Crusaders, toujours un peu surpris de se retrouver à cet endroit si prestigieux. Emprunt d’humilité, il nous parle de la façon dont il rencontre ses idoles, désormais coéquipiers, comme Andrew Merthens alais Merths.
Côté cœur, il rencontre Honor, qui deviendra plus tard sa femme et la mère de ses deux enfants, Marco et Fox.
Honor, avant de devenir l’épouse de Dan est avant tout une ancienne joueuse professionnelle de hockey qui a porté le maillot de l’équipe nationale de Nouvelle-Zélande
Honor est aussi une « working girl ». Dans son autobiographie, Dan nous explique les difficultés qu’ils ont de se retrouver. D’un côté il a un emploi du temps surchargé avec ses obligations rugbystiques et Honor avec un poste à responsabilité dans une grande boîte. Ainsi nous comprenons mieux le tweet de Honor qui « refuse d’être l’ombre de la vie de son mari ».
Aujourd’hui mari et femme, leur couple est glamour et soudé.
Cependant la demande en mariage de Dan a été quelque peu … Maladroite !
Dan avait organisé une sortie en hélicoptère pour amener Honor pique-niquer dans un magnifique coin de nature. Vous vous dites sûrement pour un homme capable de supporter la pression des matchs les plus prestigieux du monde, une demande en mariage n’est pas si stressante. Détrompez-vous ! Dan était complètement stressé, voir paniqué à l’idée de faire sa demande. Au moment de s’agenouiller pour franchir le pas, il a commencé à bégayer et ensuite inversé lors de sa demande le prénom et le nom de sa chérie. Complètement raté, Honor lui a demandé de refaire sa demande correctement quelques instants plus tard. Comme vous l’avez compris, Honor a dit « oui », pour le plus grand bonheur de Dan. Quand, dans son livre, il nous parle de sa femme, il le fait avec énormément de respect et d’admiration. Certainement deux clés essentiels à la longévité de leur union.
Pour Dan il y a l’amour du rugby et du ballon ovale, l’amour envers Honor bien évidemment, mais aussi l’amour pour la mode et les vêtements !
Daniel Carter et le monde de la mode
Dan Carter est en effet depuis quelques années l’égérie d’une marque de sous-vêtements. Cependant, le début de sa collaboration avec la marque Jockey correspond au début des années 2000 c’est à dire moins de 10 ans après la professionnalisation du rugby.. Ce type de partenariat, orienté autour de l’image était rare. Le partenariat est donc une chose, la promotion en est une autre… Une affiche géante d’un spot publicitaire avec Dan fut affiché sur la façade d’un hôtel à Christchurch… Du pain béni pour ses partenaires qui l’ont bien chambré !
Depuis, les collaborations entre rugbymans et publicités en tout genre se sont largement démocratisées. Nous pouvons citer Dimitri Yachvili avec les shampoings Petrol Han, Morgan Parra avec St Yorre, Fabien Pelous avec une marque de cosmétique etc.
L’affiche gigantesque sur cet hôtel lui valu quelques taquineries de ses coéquipiers. Dan fut en effet un précurseur dans ce genre de démarche pour le rugby néo-zélandais.
Une autre aventure dans le monde de la mode se termina moins bien que celle avec Jockey. En effet, Dan Carter participa à l’aventure de la marque GAS en ouvrant entre autre son premier magasin à Wellington en 2007. GAS n’était pas sa marque, il était juste un collaborateur parmi d’autres mais au vue de sa notoriété Dan était un peu l’ambassadeur et l’image de la marque. GAS était une marque d’habits de ville, assez haut de gamme. Quand la crise économique frappa en 2008, l’aventure fut grandement compromise. Les personnes étant investis au côté de Dan n’étaient pas des pointures dans le domaine du textile (achat, vente, distribution, confection des collections) et le projet tourna court. Après avoir injecté de l’argent de sa propre poche pour maintenir la marque GAS à flot et en attendant une reprise économique, Daniel Carter dû clore le projet et fermer boutique. Dan dit avoir beaucoup appris de cette expérience et de cet échec même si le fait de devoir abandonner ce projet fut difficile tant il s’était investi personnellement.
Daniel Carter et la France
Il existe un lien manifeste qui lie le meilleur demi d’ouverture du monde et notre beau pays français. Tout n’a pas été qu’amour entre eux deux. Tout d’abord, il me semble qu’il y eu un match pour le troisième place en Coupe du Monde en 2003 où les All-Blacks nous avaient très largement battus. Ensuite il y eu l’épisode de 2007… Quel épisode ! Pour nous, le quart de final contre les All-Blacks représente une des plus grandes prouesses de notre XV de France de l’ère professionnelle ! Pour les joueurs du pays du long nuage blancs, certainement la plus grande débâcle, le plus grand affront jamais subi à ce jour ! Selon Daniel Carter, l’épisode de 2007 est à la base de toute la remise en question et la reconstruction qui a permis à cette équipe tout de noir vêtu de devenir championne du monde deux fois d’affilé, en 2011 et en 2015 ! Quelque part, les néo-zélandais peuvent remercier nos petits frenchis de ce soir de quart de finale à Cardiff !
Depuis le parcours de ces deux sélections nationales est assez éloigné, presque antithétique. Une dans une démarche plutôt ascendante, l’autre descendante… Je vous laisse deviner laquelle descend.
Lors de ce quart de finale, Dan est titulaire et entre sur le terrain avec une faiblesse au niveau du mollet. Environ à l’heure de jeu, ce dernier lâche. Il sort. Dan sent et sait que ces coéquipiers ne reviendront pas au score. Sur le banc, sa mine est déconfite. Il dit que cette photo de lui complètement défait a fait le tour des journaux.
Après cette déconvenue en 2007, Dan finit sa saison avec les Crusaders. Mais le besoin d’un air nouveau se fait sentir. Il demande à son agent de contacter les Auckland Blues. Ceux-ci reviennent avec une offre très importante. Mais c’est vers la France et vers Perpignan que Dan se dirige. Malgré sa rupture du tendon d’Achille au bout de seulement quelques matchs, Dan reste en France, proche de ses coéquipiers, qui remportent en fin d’année le bouclier de Brennus ! Voilà Dan auréolé d’un nouveau titre ! Lorsque les joueurs fêtent le titre dans un bar, Dan s’absente quelques instants dehors et rencontre des personnes travaillant sur un chantier. Il échange alors son maillot contre un gilet jaune fluorescent ! C’est pour cela qu’on peut voir dans une vidéo (aujourd’hui introuvable malheureusement ^^) Dan assis sur un le bar en train de danser avec un gilet jaune de chantier. Dan et la France, une histoire qui ne fait que commencer…
La victoire en finale de Coupe du Monde en 2011 contre la France ne représente pas pour lui la revanche de 2007. En effet, blessé aux adducteurs, il loupe la fin de la compétition. La véritable revanche est le quart de finale en 2015. La France fut balayée, l’affront de 2007 effacé, et la Nouvelle-Zélande lancée vers son second titre consécutif sur la scène mondiale.
Après une Coupe du Monde 2015 largement réussie, revoilà Dan en France, cette fois-ci du côté de Paris en paraphant un contrat de 3 ans avec le Racing-Métro 92. Paris étant une ville idéale pour cet amoureux de la mode et des très grandes enseignes. En effet, seulement quelques petites semaines après être arrivés à Paris, on a pu voir le couple Dan-Honor au défilé Dior.
« J’aime la mode, et Paris est l’un des meilleurs lieux pour s’en imprégner »
Dan et la France, une histoire qui dure.
Son club de SouthBridge ne voulait pas le laisser buter
Revenant de sa blessure au tendon, Dan avait repris la compétition dans un niveau inférieur dans son club de toujours : SouthBridge. Lors de son premier match, Dan est en charge du but.. Et loupe presque tout ses coups de pieds. Lors du match suivant, il a dû insister, si ce n’est pas plus pour qu’on lui laisse la responsabilité du tir au but ! Ce qui est un comble pour le meilleur buteur de tous les temps 😉
Dan Carter avait presque signé avec un club de NFL
Il me semble que c’est en 2013, alors qu’il visite les infrastructures des Patriots, pour les découvrir, que Dan et un ami sont reçus par le propriétaire du club qui a une idée en tête : le faire signer !
La discussion entre les deux hommes pris d’emblée une allure très sérieuse et le patron des Patriots lui demanda s’il était motivé pour les rejoindre, s’il pensait qu’il avait les qualités nécessaires etc. Dan découvrit l’environnement hyper professionnel d’une franchise de NFL et fut piqué au vif par l’intérêt que lui portait le club ! Blessé au moment de cette rencontre, le propriétaire du club lui laissa quelques mois pour se remettre physiquement, songer à son offre et surtout faire une vidéo de ses performances, au niveau du jeu au pied.
Le hasard voulu que Dan et cette personne dont j’ai oublié le nom, faute de livre, se recroisèrent quelques mois plus tard. Le patron des Patriots étant toujours intéressé !!!
Dan et ses blessures !
Daniel Carter connu beaucoup de blessures. Peut-être moins que Jonny Wilkinson qui fut écarté des terrains pendant presque 4 ans mais tout de même ! L’enchaînement de petits pépins physiques, l’usure du corps et l’âge avançant, Dan a connu une longue période de blessures et de rééducations. Cette période se situe entre les Coupes du Monde 2011 et 2015 où Dan eu beaucoup de mal à atteindre sa 100° sélection et où parallèlement de nouveaux n°10 très talentueux arrivés en sélection nationale comme Aaron Cruden ou Beauden Barett…
Dan décrit une période où il perdit confiance en son propre corps. Gilbert Enoka, prépateur mental des All-Blacks semble avoir jouer un rôle important à ce moment là, comme la présence d’Honor pour le rassurer. Un grand joueur n’est jamais seul !
Daniel Carter tapa sa dernière transformation du pied droit !
Dan Carter est gaucher, vous le savez certainement. Mais ce que vous ne savez certainement pas c’est que sa dernière transformation avec le maillot All-Black fut tapée du pied droit.
C’est Liam Messam, alors porteur d’eau lors de la finale de la Coupe du Monde 2015 qui lui proposa ce défi. Un essai venait d’être marqué, l’issu du match définitivement scellée. Dan tapa alors du pied droit dans l’indifférence générale ! En effet, il restait moins de 30 secondes de jeu…
Mon avis sur cette autobiographie :
Venant de terminer il y a quelques semaines le livre de Jonny Wilkinson, je ne peux m’empêcher de faire quelques comparaisons. Ces deux joueurs ont tellement marqués ce sport qu’il est difficile de ne pas en faire. Tout d »abord, l’autobiographie de Jonny est plus viscérale, il semble l’avoir écrit avec une partie de ses tripes tant il nous plonge dans les méandres de son fonctionnement psychique si particulier. Pour Jonny, son autobiographie a du avoir des effets cathartique, c’est mon hypothèse. A côté, le livre de Dan Carter paraît naturellement plus « léger ». On y apprend tout de même beaucoup de choses ! Durant toute l’autobiographie, des pages s’intitulant « Carnet de dernière année » ponctue le récit et nous donne les dernières impressions à chaud de Dan sur ce qu’il est en train de vivre au moment de la rédaction. Ces pages, je n’en ai rien retranscrit. Je vous laisse le plaisir de les découvrir en vous procurant le livre. Ces pages ont une autre coloration que le reste du livre. On sent une plus grande proximité dans la lecture et une tonalité bien différente, plus proche du lecteur peut-être.
Côté tir au but, rien à se mettre sous la dent ! Aucun conseil, aucune piste, c’est dommage 😉
Etant admirateur de Dan, je suis reconnaissant d’avoir pu lire son autobiographie, en apprendre plus sur lui, le joueur, le mari, le père de famille, l’homme.
Je m’excuse pour le changement de forme de l’article en cours de route, mais par soucis de temps, j’ai dû m’adapter. 🙂
Procurez-vous directement son autobiographie
Si vous avez appris quelque chose sur Dan grâce à cet article, je vous invite à l’écrire en commentaire 😉