Le DROP par Jonny Wilkinson

Jonny Wilkinson est une référence dans le domaine du jeu au pied. Son drop du pied droit en finale de Coupe du monde en 2003 l’a définitivement fait rentrer dans la légende de ce sport. Il suffit de regarder quelques « highlights » ou son Intérieur Sport pour s’apercevoir du niveau d’excellence au niveau du jeu au pied et des drops !

Ici, je vous propose la traduction d’un chapitre de son livre How to play rugby my way consacré au drop ! Ce livre aborde les différents aspects du jeu de rugby et nous y trouvons aussi les fondamentaux du jeu au pied selon Jonny Wilkinson ! Un véritable must have pour les botteurs ! 😉

Le drop (drop-goal) par Jonny Wilkinson

Le drop est très similaire à la pénalité à l’exception que le drop ne s’effectue pas en situation de ballon immobile et est donc plus compliqué. Il peut être une option forte d’attaque qui concrétise des points au tableau d’affichage, spécialement si vous faites face à une défense bien organisée et qui ne vous permet pas d’avoir des balles rapides pour lancer des attaques décentes.

La communication est une clé importante des drops – vous avez besoin de vous positionner correctement avec une profondeur suffisante pour se donner le temps nécessaire – et vos coéquipiers ont besoin de savoir que vous êtes prêt à recevoir la balle pour taper le drop. De toute évidence, vous avez besoin d’être à portée des poteaux.

Comment taper son drop

Il y a de nombreuses variables qui peuvent affecter votre drop, comme la façon dont la balle est lâchée, les joueurs qui vous chargent, la qualité du terrain, sa qualité de rebond etc. Avec le drop, toutefois, chaque principe est exactement le même qu’un coup de pied placé (pénalité ou transformation), le corps orienté à 45 degrés de la cible, poitrine vers le ballon, « un pied dur », frapper, de la puissance à travers la balle dans la ligne voulue, vers la cible.

Conseil de Dave ALRED : Le drop a besoin d’être effectué dans un mouvement net mais contrôlé. Il n’y a pas beaucoup de temps, des défenseurs vous chargent systématiquement. En écartant vos doigts sur la balle et en baissant vos mains vers le sol vous pouvez obtenir plus de contrôle et plus de chance d’effectuer un bon nez (du ballon) – nez (du botteur), ce qui signifie que la balle revient du sol vers vos mains, donc d’améliorer la probabilité d’un bon contact. Le contact doit être immédiatement après le rebond du ballon. C’est une demi-volée et le rythme sonore est un « Ka-boom »

Dave Alred, à droite, coach de jeu au pied de J.W durant toute sa carrière. Crédit Flickr : Tour Pro Golf Clubs

 

 

Doigts écartés, mains vers le sol, ballon bien droit, Andy Goode montre l’exemple. Crédit Flickr : David Barkhausen

Si vous recevez une passe et prévoyez de taper un drop, il n’y a pas de raison de rester sur place, face au passeur parce-que quand la balle arrive vous aurez besoin de pivoter de 45 degrés pour être en position d’effectuer le drop. Trop lent, trop de mouvements, trop de place à l’erreur. Pour une tentative de drop, vous devez vous tenir dans un angle correct de 45 degrés, prêt à tirer, avant que la balle arrive.

Imaginez une horloge. La cible est le 12. Pour un droitier, l’angle correct est de faire face entre le 1 et le 2 (comme si il était 1h30 si vous préférez). « Légèrement plus loin décalé que pour un coup de pied en spirale ». Pour un gaucher, le corps doit être orienté entre le 10 et le 11 (la petite aiguille du 10h30…). Quand vous recevez la balle avec une bonne orientation de votre corps, vous devez faire tomber la balle directement entre vos jambes. Faire ceci va directement vous mettre dans une position forte et efficiente pour votre drop (« pied dur », poitrine faisant face au ballon, épaule opposé vers l’avant, concentration sur où vous allez contacter la balle).

Si vous faites tomber votre ballon plus loin que votre pied d’appui (celui qui ne frappe pas), vous allez automatiquement faire tourner votre pied pour tirer votre balle. Cela signifiera aussi que vous allez forcer pour tourner votre poitrine et votre épaule pour provoquer ce changement de position. Votre poitrine ne sera plus « au-dessus » de la balle et votre posture sera faible, parce-que votre épaule opposée va se retirer et amener votre jambe dans un swing en C (un swing qui découpé la balle, qui ne la traverse pas !).Vous êtes susceptible de vous éloigner de la balle, (un slice), ou si vous êtes capable de toucher le « dos » de la balle, vous allez faire un « hook« , dans la direction où votre jambe va. Les deux options sont mauvaises. Et elles ne permettent pas un transfert d’énergie vers la balle dans la direction désirée parce que votre jambe va faire un swing en C (imaginez que votre pied dessine un C sur le sol, donc découpe la balle) et donc ne pas utiliser la force de vos quadriceps.

Si vous faites tomber la balle non loin de votre pied de frappe, légèrement en arrière « de vous-même », votre poitrine doit venir s’enrouler autour, cette fois dans la direction opposé provoquant et pliage des hanches et de la taille. Ceci n’est pas une grande et forte posture. Vous allez donc ramasser la balle et perdre votre force et votre confort.

Donc, si vous faites rebondir la balle entre vos jambes, en la tenant d’abord vos mains vers le sol et vos doigts écartés, alors vous êtes dans un contrôle total. Pensez à l’expression « nose-to-nose » (nez à nez). Le nez de la balle rebondit directement vers votre nez. Ceci est une bonne exécution. Gardez votre tête baissée et concentrez-vous intensément sur où votre pied va se connecter et frapper la balle au moment où elle touche le sol. Garder sa tête basse vous permettra de vous « délivrer » (dé-stresser), d’être précis et de faire abstraction de la défense chargeant sur vous.

En 2003, Jonny Wilkinson respectait déjà le principe du nez-à-nez !

Le reste est aussi simple qu’un coup de pied placé : épaule opposé en avant, « frapper jusqu’au sommet de votre cible avec un pied dur » (traduction littérale…).

N.d.l.r : Un « pied dur » fait référence à la partie du corps s’appelant le cou du pied, qui est la partie idéale pour un coup de pied.

Déplacez votre poids (transfert de poids) vers les poteaux et soyez équilibré dans le finish de votre drop.

Posture très équilibrée au finish, épaule opposée vers l’avant, poids du corps projeté vers la cible et très belle finition de la jambe de frappe. Sans aucun doute un beau drop de Nick Evans ! Crédit Flickr : David Barkhausen

Conseil de Dave ALRED : Quand le jeu reprend (drop d’engagement, renvoi des 22 mètres), vous avez plus de temps parce-que c’est une situation où la balle est « morte ». Essayez de faire un drop comme pour un drop-goal c’est à dire en faisant un rebond entre les jambes avec le nez à nez. Il y a alors plus de temps pour la balle de rebondir depuis le sol. Cela permettra au pied de passer par en-dessous et de se connecter avec un point plus bas du ballon. Ici, plus qu’une demi-volée, c’est un tir avec rebond. Ce tir se situe entre un drop-goal et « un petit drop de dégagement ? », qui touche le dessus du pied. Frappez haut avec votre jambe vers votre cible et complétez le tir avec votre épaule opposé pour plus d’équilibre. Entraînez-vous en laissant le plus de temps possible au ballon pour rebondir – testez-vous ! Le nez-à-nez est très important ici. Ce drop est utilisé pour les remises en jeu donc plus le tir aura de la hauteur, plus de temps auront vos coéquipiers pour parcourir les 10 mètres qui les séparent de la balle.

Exercice de pratique

Le fait que la balle soit tiré juste au moment où elle contacte le sol rend ce tir unique et difficile, donc il est important de travailler sur ce timing. Tenez-vous bien droit comme pour un drop d’engagement et faites tomber la balle bien droite.

Répétez cela un nombre de fois qui vous permettra d’être accoutumé à la façon dont doit rebondir la balle sur le sol. Une fois que vous avez fait cela, tirez la balle juste au moment où elle contacte le sol avec votre cou de pied.

Assurez-vous de bien traverser la balle pour vous habituez à la sensation d’un ballon qui vient de toucher le sol. Une fois que vous êtes confortable, vous pouvez positionner votre corps dans une position correcte (1h30 pour les droitiers, 10h30 pour les gauchers) et suivre les fondamentaux d’un coup de pied placé : position solide, pied dur, utilisez maintenant la « jointure »  juste au-dessus de votre cou-de-pied, épaule en avant, poitrine vers la balle, focus sur l’endroit du ballon à contacter, continuez de suivre la balle vers la cible en terminant avec votre poitrine vers la cible.

Ayez un coéquipier se positionnant en n°9. Cela vous permettra de vous entraîner dans des bonnes conditions de match parce-que la passe ne sera pas toujours parfaite ! Et pour ajouter du réalisme, ajoutez des coéquipiers qui montent vers vous avec un bouclier.

Conseil de Dave Alred : Quand vous tapez un drop goal, n’essayez pas de taper trop fort. Utilisez votre poids du corps et le pouvoir d’un swing en J. Soyez assuré de faire un drop dès que la balle touche le sol. Il est vital d’amener votre poids du corps vers les poteaux tout en frappant vers le haut. Gardez ceci à l’esprit et vous serez capable  d’avoir assez de puissance, sans avoir à envoyer votre jambe de frappe trop rapidement, ce qui augmente la probabilité d’erreur et de perdre de l’équilibre et du contrôle !

Posture solide, ballon entre les jambes, nez-à-nez, épaule opposé en avant, le drop de 2003 est un modèle en la matière ! Crédit Flickr : Zack Adlington

Merci pour votre lecture, la traduction de ce chapitre est désormais terminée ! N’hésitez pas à partager l’article ou à laisser un commentaire juste en-dessous 🙂 !

 

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