Quatrième de couverture :
Est-il anormal de s’inquiéter pour la santé de son prochain, fût-il joueur de rugby et capable de performances physiques de plus en plus spectaculaires ? Est-il interdit d’en appeler à un débat, là où l’omerta s’impose comme la règle ? Est-ce que la capacité de ce sport à générer des revenues de plus en plus importants l’exonère de toute question morale ? Apparemment, oui.
« Ancien pilier de l’équipe de France, Laurent Bénézech est le premier joueur de l’histoire à dénoncer des pratiques dopantes dans le rugby. Son témoignage, en mai 2013, a déclenché un véritable scandale au sein du monde de l’ovalie, entraînant une succession de procès visant à le faire taire.
Laurent Bénézech raconte ici son combat face à toutes les pressions et menaces qu’il a subies. Surtout, il mène lui-même l’enquête et profite de ce livre pour, documents à l’appui, dénoncer les méthodes douteuses qui gangrènent son sport : de ses capacités physiques nouvelles, ressenties de manière surprenante lors de la préparation à la Coupe du monde 1995, jusqu’à l’absolue faiblesse du système antidopage mis en place par les instances du rugby, du rôle d’un préparateur physique dans les succès d’un grand club français au comportement suspect de l’équipe d’Angleterre durant la Coupe du monde 2007…
Autant de révélations qui font de ce livre un événement. »
Laurent BENEZECH, Rugby, où sont tes valeurs ? Un joueur brise l’omerta. Editions de La Martinière, 2014, 360 pages.
Chronique et résumé du livre :
Avant d’entamer n’importe quel livre, d’autant plus quand il s’agit d’un livre qui a soulevé un vent de polémique, j’essaye de faire le point sur ce que je sais de l’auteur et de ce que je pense de ses propos. En effet, dans chaque polémique, un jeu d’influence s’exerce et deux camps s’affrontent dans un débat possiblement stérile entre le POUR ou CONTRE.
Alors, pour ou contre Laurent Bénézech ? Il a tord ou il a raison ? Précurseur ou affabulateur ?
Les questions sont à mon avis bien trop réductrices devant l’importance du sujet et la grandeur du milieu concerné.
« Les grands esprits discutent des idées ; les esprits moyens discutent des événements ; les petits esprits discutent des gens ». Eleanor Roosevelt
Ce que j’ai retenu à propos de Laurent Bénézech avant de commencer ce livre se résume à :
- Ancien joueur voulant avoir son quart d’heure de gloire (ou à défaut de buzz)
- Son propos est infondé. Les résultats le prouvent : l’année de publication de son livre, seulement deux joueurs pris dans les mailles du filet anti-dopage.
- Manque sérieux de preuves scientifiques donc de vérité donc de Vrai etc.
En partant de là, le tableau n’est pas très glorieux. De plus, des années 1990-1999, je connaissais quelques grands noms : Sella, Lacroix, Benazzi, N’tamack, Cécillon etc. Mais pas celui de Bénézech. Alors, avant de commencer à te lire, qui es-tu Laurent Bénézech ? Certainement un ancien joueur voulant faire du buzz ! Jugement facile mais qui a comme énorme avantage de ne coûter absolument aucune énergie psychique en terme de réflexion et de recherche. En commençant à lire Rugby où sont tes valeurs, j’accepte de m’intéresser à tes idées Laurent Bénézech. Et pas seulement à ce qu’on dit de toi, mais bien à tes idées. Je m’attend désormais à devoir faire le tri entre ton image entamée dans les médias et tes idées que je méconnais. Ça ne sera pas « pour ou contre Laurent Bénézech ? » mais bien la question : « qu’est-ce que je pense de ses idées ? ».
Réflexion et esprit critique seront nécessaires. C’est assez embêtant au final car la télévision m’avait fait économiser beaucoup d’énergie en répétant que tes propos étaient infondés, que tu entachais les grandes valeurs de l’Ovalie et la grande famille du rugby (dont je fais partie aussi), tout ça pour du buzzzzz… Franchement !
Finalement, qui es-tu ? Et surtout que nous dis tu dans les 360 pages de ton livre ? Tout d’abord je découvre que tu as quelques sélections en équipe de France, une participation à la Coupe du monde 1995 et que tu as été vice-capitaine de notre équipe nationale. Tu n’es donc pas arrivé là par hasard… Ensuite, tu as crée le premier syndicat de joueurs, ancêtre de Provale. Tu es donc une personne engagée pour les joueurs et ce même pendant ta carrière. Un bon point pour toi, même si je me méfie toujours un peu des syndicalistes, par principe. J’ai l’impression qu’ils parlent aussi fort que les avancées sociales reculent, là où j’attend des actes forts. Bref, je divague.
Introduction
Tout d’abord Laurent Bénézech fait une distinction entre le terme « dopage » et celui de « d’accompagnement médicalisé de la performance » (que je nommerai par la suite par soucis pratique par AMP). Selon lui, la simplicité apparente du mot « dopage » engendre en fait une complexité sur le terrain et une certaine forme d’opacité. L’expression « accompagnement médicalisé de la performance » (AMP pour le blog) est certes longue mais permet d’être plus précis sur l’objet dont il veut parler, sans excès de zèle. Qu’est-ce qu’un AMP ?
« Un accompagnement médicalisé de la performance vise à augmenter les capacités physiques et psychiques d’un individu en manipulant de manière non naturelle, ou exogène, les réactions du corps à l’entraînement qu’il subit. Ces manipulations correspondent à :
- la prise de substance(s) chimique(s) qui va de manière artificielle permettre de dépasser les limites naturelles du corps : c’est, par exemple, la prise d’hormones stéroïdiennes pour augmenter la masse musculaire (recherchée et sanctionnée par le contrôle antidopage) ou d’hormones thyroïdiennes pour transformer de la masse grasse en muscle (non recherchée et non sanctionnée par le contrôle antidopage) ;
- des méthodes de modification des paramètres naturels dans le cadre d’une intervention extérieurs : prise de sang en période de repos et réinjection en période de compétition pour augmenter le nombre de globules rouges (interdite par le code antidopage), interventions chirurgicales ou greffes pour accélérer la cicatrisation (autorisées par le code antidopage).
Quand on s’attaque à ce genre de débat, on se doute que les réactions vont être vives et nombreuses, surtout sur le terrain du dopage. Pourquoi alors a-t-il pris la parole ? Il s’explique. Selon lui, dans sa personnalité, il préfère aborder les problèmes plutôt que d’évoluer dans le déni. Position « risquée et contraignante » mais qui a l’avantage selon l’auteur de mener une réflexion tant qu’il est encore temps. Il a pris la parole sur un sujet qui « ne [l]e concerne pas et dont il n’a plus à se soucier personnellement. » Mais qui d’autres pour le faire ?
- Les médecins ? « Ils sont pris dans un système qui les fait vivre financièrement ». On ne mord pas la main qui nous donne à manger…
- Les instances organisatrices des compétitions ? Non plus, car le rugby étant devenu un spectacle parmi d’autres, elles ont besoin du côté spectaculaire véhiculé par des physiques hors-normes.
« Le cinéma a bien droit lui, aux effets spéciaux, pourquoi pas le sport ? »
L’auteur de Rugby, où sont tes valeurs pense avoir une certaine forme de légitimité dans l’évocation d’un problème aussi important que celui de l’AMP. De par son passé de joueur, « son expertise sur le jeu, ses connaissances en matière de préparation physique et de problèmes liés à la santé, sa relative indépendance économique vis à vis de ce qui est devenu un secteur d’activité à part entière ».
Cependant, il reste assez lucide sur la sonette d’alarme qu’il vient de tirer :
« Ce signal n’a pas la capacité d’arrêter un train lancé tel un bolide dont le pilote a perdu le contrôle, mais il se veut annonciateur d’une catastrophe dont personne ne semble appréhender les risques ».
Mais alors pourquoi lancer une alerte dans le vide et se battre contre des moulins à vent ?
Selon Laurent Bénézech, c’est parce que ce problème peut et va devenir un problème de santé publique. La sonnette sert à démonter certaines chimères qui font que certains gamins qui ont aujourd’hui les étoiles pleins les yeux pourraient tomber dans le même piège. Pour les enfants donc et aussi pour défendre certaines valeurs que véhiculent le rugby, que sont les plaisirs simples du jeu collectif et les valeurs éducatives essentiels.
1 / Comment le sujet s’est imposé à moi
Selon Laurent Bénézech, à l’époque où il était joueur, le dopage dans son sport ne pouvait pas exister car il pensait qu’ « un système répressif implacable faisait que la peur de tricher l’emporterait toujours sur l’envie ».
Pourtant, l’auteur évoque des « mauvaises habitudes de la FFR ». Elle était jusqu’en 1998, le seul organisme de contrôle du rugby. Pour ses dirigeants, le dopage ne pouvait exister compte tenu de l’amateurisme (au sens de non-professionnel) et des GRANDES VALEURS DE L’OVALIE jugées hyper-protectrices de ce point de vue là.
A la fin des années 1980, un joueur avec lequel évolue Laurent Bénézech en club est contrôlé positif dans le cadre d’un match du Tournoi des cinq nations. La cause ? Un état fiévreux et grippal compensé par une prise de produit à base de corticoïdes « pour donner à son corps un effet booster ». Ce joueur faisait partie des 4 protagonistes de la rencontre à avoir été contrôlés. Réaction de la Fédération ?
« La FFR décide, de son propre chef, c’est le cas de le dire, de l’absoudre et de ne surtout pas communiquer sur le sujet. Rien. Le cas, n’a, officiellement, jamais existé« .
Première anecdote tout à fait intéressante mais malheureusement non vérifiable par un lecteur lambda du livre…
Deuxième anecdote, en 1995 cette fois-ci. Patrick Soula (talonneur toulousain) est déclaré positif au dextropropoxyphène (à vos souhaits) censé soigner « un mal de dos persistant » lors de la finale du championnat de France. La FFR décide de blanchir le joueur…
Troisième anecdote, qui date de décembre 2002, où Pieter de Villiers est contrôlé positif à l’ecstasy et à la cocaïne.
« La commission disciplinaire de la FFR décide de ne pas sanctionner le joueur au motif que le contrôle antidopage a été réalisé un mercredi, (…) période hors-compétition ».
Laurent Bénézech argumente que ce vice de procédure est obsolète car à la date du contrôle, Pieter de Villiers était en pleine période de compétition car enchaînant plusieurs matchs d’affilé…
Quatrième anecdote, lors de finale 2012 opposant le Stade Toulousain et le RCT. Deux joueurs de Toulon sont contrôlés positifs. Mais ils ont été blanchis par la commission. Ils auraient pris un médicament à base de codéine pour « masquer la douleur ». Or masquer la douleur permet au joueur de retrouver sa performance initiale et d’être plus performant, plus longtemps. Ce qui correspond à la définition de l’AMA (Agence Mondiale Antidopage) d’un produit dopant. La codéine répond bien à ces critères. Mais la codéine ne figure pas sur la liste d’interdiction de l’AMA… Donc pas de sanction !
Cinquième anecdote, un an plus tard ! Citation :
« La grande famille du rugby a une nouvelle fois (…) fait la preuve de son manque de transparence et de sa difficulté à faire respecter les règles communes à l’ensemble des fédérations sportives. Lorsque, en mars 2013, la directrice du laboratoire d’analyse de Châtenay-Malabry, François Lasne, a déclaré : « Si nous tenons compte de toutes les molécules interdites présentes sur la liste de l’Agence mondiale antidopage, le sport qui donne le plus haut pourcentage [de cas positif] est le rugby », l’ensemble des instances (fédération, ligue, syndicat de joueurs et entraîneurs) ont, pour une fois, fait acte commun en érigeant un mur de protestation ».
La FFR, la LNR et Provale reprochent à la directrice du département des analyse de l’AFLD (Agence française de lutte contre le dopage) l’amalgame fait entre des résultats dits « anormaux » et les cas avérés de dopage qui sont sanctionnés par une procédure disciplinaire. Selon Laurent Bénézech, ses attaques se concentrent sur la forme et non sur le fond du problème de cette publication.
Aujourd’hui, il n’est plus possible de dissimuler un contrôle positif car ceux-ci sont sous la responsabilité « d’organes indépendants« , soit l’AMA au niveau mondial et l’AFLD au niveau national. « La fédération concernée n’est avertie d’un cas positif qu’a posteriori« . Cependant, selon l’auteur du livre, des logiques de petits arrangements entre amis restent très présentes dans le milieu de l’ovalie, comme entre la FFR et l’International Rugby Board (IRB). Notamment pour le cas de l’ancien joueur du Stade Toulousain, Chiliboy Ralepele. Déjà contrôlé positif en novembre 2010 alors qu’il est toujours en Afrique du Sud, il a été exempté de sanction. Contrôlé de nouveau positif en mars 2014, les résultats ne sont parues que début juin !
« Il semblerait qu’une certaine lourdeur administrative du côté de l’IRB ait fait traîner en longueur une procédure d’enquête qui avait pourtant été signifiée au joueur quelques jours après son contrôle« .
Pendant cette période, le joueur continuait sa rééducation sur les installations du Stade Toulousain alors qu’il est formellement interdit pour un joueur d’être en contact avec sa structure sportive pendant une procédure de sanction.
Le Captagon complète les coups de tête dans la porte des vestiaires
Le docteur Jean Pène, médecin de l’équipe de France de 1981 à 1990, lors d’une interview à Midi Olympique le 15 juin 2001, avait déclaré « Je n’en ai jamais donné [du Captagon] en dose suffisante pour que cela soit considéré comme du dopage. »
Pour information, le Captagon est une amphétamine qui supprime la sensation de fatigue, augmente les capacités respiratoires, renforce la confiance en soi… Un petit cachet loin d’être anodin !
Pour argumenter ce propos et ne pas faire du Captagon une exception, Laurent Bénézech inclut dans Rugby, où sont tes valeurs le témoignage du légendaire joueur français Amédée Domenech (52 sélections). Ce dernier s’exprime sur un spectaculaire France – Afrique du Sud en 1961 qui se solda par un 0-0 historique !
« Aujourd’hui, il y a prescription. Oui, j’avoue que je me suis chargé pour ce match. Des cachous, j’en avais pris plus qu’il n’en fallait ! Ce que c’était ? Non, pas de la tisane d’Epernay. Du Maxiton [amphétamine]. J’avais un peu forcé la dose. Deux jours après, je sautais encore les haies. » L’équipe, 15 octobre 1992
Ce qui permet au rugby d’affirmer que le dopage n’existait pas en son sein est le fait que les premiers contrôles ont été mis en place en 1978, contre 1960 pour le cyclisme… Pas de contrôles, pas de dopés… Pas de dopés, pas de dopés !
Pour Laurent Bénézech, les amphétamines deviennent un seizième homme dans les années 1980 et au début des années 1990 dans certaines équipes…
Bernard Laporte, actuel Président de la FFR et champion de France en 1991 a déclaré lors de son témoignage devant la commission d’enquête sur la lutte antidopage du Sénat :
« Il y a vingt-cinq ans, quand je jouais, nous prenions tous des cachets de Captagon, sans savoir que cela était interdit. »
Serge Simon, lui aussi champion de France en 1991 et actuel vice-président de la FFR a déclaré à l’Equipe, le 8 janvier 1998 :
« Quand j’ai débuté, on me parlait effectivement des matchs au Captagon. Les anciens en prenaient deux, trois, quatre pour une partie. Quand tu sais que ce sont des amphétamines, tu te dis que ce n’était pas de la gnognote… »
Dans un ouvrage écrit par ce même Serge Simon, parut quelques mois plus tard au nom évocateur de Paroles de dopés, il dit ceci :
« [ils prenaient] tous des cachets de Captagon.«
Dans ce même livre il dira avoir touché aux amphet’ à deux reprises notamment au début de sa carrière à Nice, mais pas de lignes sur ses années à Bègles où il côtoya Bernard Laporte…
Cela fait deux témoignages où le mot « TOUS » est utilisé. Est-ce que la prise de Captagon concernait l’ensemble les joueurs, donc au sens littéral de leur déclaration ? Ou alors seulement une partie en étant su et acceptée par tous ? Ou les deux ?
« Autre témoignage », de Jean-Pierre Elissalde, qui a déclaré au micro de France Bleu, le 30 mars 2013 :
A une époque, c’était les amphétamines, dans les années 1970 ou 1980. C’était pris par des cyclistes, par des footballeurs, des rugbymen bien évidemment. J’en ai personnellement pris deux fois, il n’y a rien d’extraordinaire et, après, il y a eu d’autres formes de dopage, notamment pour travailler plus, prendre de la masse musculaire.
Selon Laurent Bénézech, la « distribution d’amphétamines a disparu du rituel d’avant-match ». Après cela, et toujours selon l’auteur, d’autres pratiques ont émergés dans les années 1990. Ces durant ces années que Laurent Bénézech fait carrière au plus haut niveau…
L’Afrique du Sud « victime » d’une épidémie d’asthmatiques
En 1997, l’équipe de France perd contre les Boks au Parc des Princes 52 à 10 ! Ces derniers présentent sur leur feuille de match pas moins de ONZE asthmatiques.
Si l’utilisation de la Ventoline est détournée par un sujet sain, ce médicament permet d’augmenter les capacités pulmonaires et la capacité d’apporter de l’oxygène au muscle.
Au moins onze joueurs sur 22, cela représente au bas mot 50% de l’équipe. Hors, le pourcentage d’asthmatiques au sein de la population mondiale est de 3 à 4 % !
« Une véritable pandémie… » ironise l’auteur !
Brive 1997, un titre de champion d’Europe médicalement assisté
Alors que l’entraîneur de l’équipe briviste de l’époque, Laurent Seigne consultait un médecin pour un “rééquilibrage hormonal” pendant sa carrière, il semble que ses joueurs, champions d’Europe, aient suivis la même route. La route du docteur Hervé Stoïcheff.
Pour faire court, ce docteur founissait des médicaments normalement destinés à des personnes assez gravement malades à des sportifs. Ces médicaments, assez puissants de fait, ont pu aider à “rééquilibrer” certaines variantes physiologiques des sportifs brivistes… Une copie d’une ordonnance est présente dans le livre page 45.
En mars 2000, le docteur “ a été condamné à un an d’interdiction de soins aux assurés sociaux par le conseil régional d’Aquitaine de l’ordre des médecins pour faute, fraude ou abus commis lors du suivi médical de trente-trois joueurs ayant évolué sous les couleurs du CA Brive…”
“Selon l’ordre, ces ordonnances présentaient pour certains d’entre elles un “caratère dangeureux” et elles associaient des médicaments en violation des indications thérapeutiques validées par la comission de l’autorisation de mise sur le marché”. Sud-Ouest, 10 janvier 2001
Quelques années plus tard, Christian Bagate, médecin élu au comité directeur de la FFR et président de son comité médical, dont on reparlera plus tard dans la chronique, avouera du “bout des lèvres” en 2014 :
“Le rugby a connu un cas de dopage organisé par un club qui a été champion d’Europe en 1997”.
Cet aveu n’est qu’un demi-aveu mais en fait un aveu véritable car en 1997 Brive a été vainqueur de la H-CUP et Bourgoin-Jailleu vainqueur du Bouclier européen… Donc le doute peut persister. Ou pas, selon Laurent Bénézech…
La porte ouverte à l’accompagnement médicalisé
Pour l’auteur de Rugby, où sont tes valeurs ?, il y a eu un rendez-vous manqué entre le rugby et la lutte antidopage. Ce rendez-vous se déroule lors de la Coupe du monde 1999.
“Le talonneur de la Nouvelle-Zélande Anton Oliver est contrôlé positif à l’éphédrine avec un taux deux fois supérieur à la limite autorisée.”
Mais le talonneur a été relaxé et a tout de même reçu une “sérieuse réprimande” par le tribunal ayant jugé son affaire. Anton Oliver a été blanchit car il soignait une infection avec un médicament contenant de l’éphédrine… Donc aucune intention volontaire de se doper ou du moins de se booster. De plus, le joueur n’aurait subi aucune expertise médicale qui prouverait son infection…
“L’IRB a raté l’opportunité d’envoyer un message fort à tous les joueurs (…) Ou plûtot si. L’IRB a envoyé un message fort. Celui de rassurer ceux qui pourraient avoir peur des risques encourus à la suite d’un contrôle antidopage positif.”
2 / Comment j’ai découvert que j’étais directement concerné
En 1999, Laurent Bénézech doit subir un intervention chirurgicale et un traitement à base de cortisone pour un décollement de rétine. Il peut néanmoins reprendre l’entraînement dès la sortie de l’hôpital…
“Dès les premières séances, je ressens les effets euphorisants apportés par les corticoïdes, ce qui me permet de m’entraîner plus longtemps et en l’absence de tout ressenti de fatigue.”
Au départ, il met cela sur le compte du repos qu’il a du observer après son opération. Cependant l’omniprésence de l’affaire Festina dans la presse et le détail du lexique des produits dopants et de leurs effets produit fait que l’auteur “découvre la réalité des choses” et selon lui “le doute n’est plus possible”.
“L’arrêt du traitement me confirme bien tout cela, avec un retour des sensations de fatigue et de douleur (…) lors de la reprise du rugby.”
Cette expérience corporelle et sensorielle va l’amener à “reconsidérer un moment particulier de [s]a carrière” selon ses termes. Cette période correspond à la Coupe du monde 1995 ! Durant cette période Laurent Bénézech connaît une forme d’euphorie, de non fatigue mais surtout bat un de ses records en musculation alors qu’il n’effectue “qu’un travail d’entretien”… Bidons individuels à l’entraînement, ampoules à boire…
“Le doute n’est plus permis”.
“J’ai la profonde conviction que j’ai été mis sous traitement à la cortisone pendant la Coupe du monde de 1995 sans en avoir été averti.”
Choisir entre la fin du rêve et le début du cauchemar
Ces questions “d’aide médical” n’importe quel joueur peut y être confronté, qu’il soit à mon avis professionnel ou pas. Et “quelle que soit la décision…
… il y a autant à perdre qu’à gagner.”
D’un côté la réussite, la reconnaissance, l’argent et de l’autre un risque pour sa santé. Un aspect est éphémère, l’autre concerne toute la vie, mais la réfléxion est complexe. Ce n’est pas “pour ou contre” ou “oui ou non”. L’auteur parle de choix faustien, relatif à Faust et au pacte qu’il a passé avec le diable.
Cependant, ce que je retiens par ailleurs dans ce chapitre, c’est que nous sommes incapables de prévoir l’effet d’une prise d’au moins trois médicaments différents pris en même temps sur l’organisme. Ainsi que l’affection longue durée qui ne semble pas concernée des petits bobos, mais bien des déséquilibres hormonaux et physiologiques importants.
1995, la course à l’armement physique
Dans cette préparation à la Coupe du monde, certaines équipes ont pris du volume à vue d’oeil commente Laurent Bénézech en faisant référence à l’Angleterre et à l’Afrique du Sud.
De nos jours, malheureusement, certaines de ces anciennes gloires sont touchées par des maladies très graves. Je ne ferais référence qu’au joueur qui m’a le plus marqué personellement : Joost van der Westhuizen. Ce charismatique demi de mêlée nous a quitté récemment, victime de la maladie de Charcot.
De plus, Laurent Bénézech stipule que dans l’autobiographie de l’emblématique capitaine des Boks de l’époque, François Pienaar, ce dernier avoue avoir pris des vitamines pendant une partie de sa carrière jusqu’à ce que ces dites vitamines soient interdites. Or jamais aucune vitamine n’a été interdite par l’organisme antidopage ! Certaines questions méritent d’être posées, et ces questions semblent persister dans le temps…
Les corticoïdes, le b.a.-ba du joueur de rugby pro ?
Les corticoïdes sont toujours présents sur la liste des produits interdits. Une prise exogène induit automatiquement un arrêt de sa production par le corps humain. Au moment de l’arrêt du traitement, le taux de cortisol dans le corps est très bas. Ceci représente un énorme risque pour le pronostic vital si le corps subit un énorme stress ou un choc important dans cette période.
Devant cet état de fait, le Mouvement Pour un Cyclisme Crédible (MPCC) “a mis en place son propre système de contrôle de cortisol avant le départ des principales épreuves.” Si le taux est trop bas, le coureur n’est pas aligné. Cela représenterait un risque beaucoup trop grand en cas de chute à vélo par exemple. » L’initiative est très intéressante !
Côté rugby (IRB, LNR ou FFR) apparemment rien de semblable ! Au contraire. Un joueur n’est considéré en compétition que 24h avant ET 24h après son match. Le reste du temps il a un statut de “hors compétition”. Or, les corticoïdes sont seulement recherchés pendant la période de compétition. De plus, leurs traces dans l’organisme sont très éphémères et disparaissent au bout de mois de 48 heures…
Donc si un joueur en prend en début de semaine pour l’aider à reprendre l’entraînement après un match difficile et à tenir la cadence, il n’a aucun risque d’être contrôlé positif par la patrouille le week-end suivant. Cette zone d’ombre du règlement représente la porte ouverte à toutes les fenêtres comme dirait l’autre…
Des traces d’anabolisants tirées par les cheveux
Le passage suivant est très intéressant, je vous le retranscrit en entier :
“Entre février et décembre 2008, l’AFLD réalise des prélevements capillaires auprès d’un échantillon de cent trente-huit sportifs parmi lesquels se trouvaient trente joueurs de rugby. Ces prélévements ne sont réalisés qu’à titre expérimental, pour sonder les pratiques dopantes hors compétition dans différentes disciplines tels le football, le cyclisme, l’athlétisme et donc le rugby. Comme l’analyse capillaire ne fait pas partie des instruments de contrôle développés jusque-là par le code mondial antidopage, quelques que soient les résultats, ces derniers ne donneront, en aucun cas, lieu à l’ouverture d’une procédure visant la mise en place de sanctions disciplainaires. Il est même fortement probable que les sportifs contrôlés positifs ne l’ont jamais su.
Le résultats d’une telle étude ? Pour le rugby, sur trente prélévements capillaires différents, cinq, ce qui représente tout de même 16,7% de la population étudiée, révèlent la présence de stéroïdes anabolisants endogènes au-delà des seuils de concentration normalement retenus par les laboratoires.”
Ensuite, le secrétaire d’Etat aux sports de l’époque c’est à dire Bernard Laporte, le président de la FFR et le médecin fédéral ont été tenu au courant de ces résultats inquiétant. Leur réaction ? Apparemment aucune…
Quand en 2013, lors de leur passage devant la comission d’enquête sur le dopage, aucun des Bernard Lapasset (président de l’IRB), Bernard Laporte ou Christian Bagate (médecin élu) ne s’est souvenu de tels résultats… “Quelle perte de mémoire” ponctue Laurent Bénézech…
Cependant, la conséquence de ces résultats est que “la posture de donneur de leçon, ou de chevalier blanc, qu’aiment tant prendre les instances de l’ovalie française ne tient plus.”
Le rugby est triste deuxième de cette analyse. Seul le football professionnel fait pire avec un taux de 21,8%. Le cyclisme est loin derrière, avec seulement 10,8%.
Une montée en puissance rapide de l’accompagnement médicalisé
Selon Laurent Bénézech, le temps de jeu effectif est passé naturellement de 20 à 30 minutes de par la professionnalisation du rugby et l’évolution des règles. Cepedant il continue d’augmenter. A l’époque de la sortie du livre, il passe de 30 à 40, puis 45. Peut-être 50 pour “la prochaine Coupe du monde” (celle de 2015). Ce temps de jeu peut-il encore augmenter par le simple fait de la préparation physique (musculation et cardio) des joueurs ? Il me semble que l’auteur doute énormément à ce sujet.
3/ Un soir au Stade de France
C’est lors d’une réception d’après match que d’autres interrogations vont émergées chez Laurent Bénézech. Il vient d’assister à Stade Français – Clermont et lorsqu’il croise et rencontre les protagonistes de la partie, une “désagréable sensation” le traverse. Celle de côtoyer des êtres hors-norme physiquement, au sens littéral du terme.
L’auteur “note une évolution surprenante au niveau de la mâchoire, marquée à la fois par une légère croissance de la partie inférieure et une perte d’élasticité dans ses mouvements. Ce qui donne l’impression que parler est devenu un effort.”
En se référant au domaine de la médecine, Laurent Bénézech découvre que la prise exogène d’hormone de croissance va entraîner un phénomène d’acromégalie c’est à dire “l’hypertrophie de certaines parties osseuses du corps, en particulier le visage et les extrémités.”
Du côté des joueurs de Clermont, il s’interroge concenant la finesse de la peau de leur visage et de sa couleur. Selon lui, leur corps semble être appauvri en eau.
“Plus encore que les observations qui ont suscité ma surprise, c’est le nombre et donc leur aspect systématique qui m’interrogent.”
Le rugby tient son docteur Mabuse
Les prochaines lignes concernent un préparateur physique, récemment décédé du nom d’Alain Camborde. Pour résumer rapidement, ce préparateur physique était très connu dans le milieu du rugby professionnel. Il a notamment pris en charge Jérôme Thion, Imanol, Damien Traille etc. Sur son dossier de presse (documents à l’appui dans le livre), il dit s’occuper de la préparation physique et de la nutrition.
“Alain Camborde devient alors, au milieu des années 2000, le préparateur physique le plus couru du championnat de France de rugby.”
Mais son business ne semble pas 100% éthique. En juin 2013, Alain Camborde est condamné à trois mois de prison avec surcis et 1000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Pau. Mais aussi “à verser 2 000 euros de dommages et intérêts à l’Ordre national des pharmaciens en tant que partie civile, mais il est relaxé des poursuites portant sur la commercialisation de compléments alimentaires ainsi que de la demande, formulée par le ministère public, d’interdiction d’exercer une activité professionnelle en lien avec l’infraction.”
4/ Le rugby français plaqué par une femme
“Si l’on tient compte de toutes les substances qui figurent sur la liste des produits interdits par l’AMA, le sport qui donne le plus fort pourcentage positif est le rugby, vient ensuite le football […].
Cependant, la substance dopante la plus rencontrée dans nos analyses est le cannabis. J’ai également fait le calcul des pourcentages de positivité hors cannabis […]. Si l’on ne tient pas compte du cannabis, on trouve le rugby en tête de liste.”
Ces mots viennent de Françoise Lasne, la directrice du laboratoire d’analyse de Châtenay-Malabry, seul laboratoire français accrédité par l’Agence mondiale antidopage. C’est devant la comission du Sénat qu’elle tient ce discours qui ne manque pas de faire réagir quelques grands noms du rugby.
Tout d’abord Guy Novès qui désamorce en disant qu’aucun cas positif n’a été révélé dernièrement, donc pas de dopage. Puis Fabien Galthié qui explique que le rugby n’étant pas un sport “en ligne”, qu’il demande énormément de qualités “antagonistes”, « on ne saurait trouver le produit miracle qui permettrait de maîtriser tout ça.” (Références des déclarations dans le livre.)
Laurent Bénézech se demande comment ces entraîneurs qui sont dans le circuit depuis des dizaines d’années ne se pose pas plus de questions devant l’évolution des physiques des joueurs. En effet, ce sont bien les entraîneurs qui les côtoient au quotidien et qui peuvent bien attester de ces grands changements de physique ces dernières années.
Philippe Saint-André, alors encore manager du XV de France déclare sur le site LeMonde.fr le 31 janvier 2013, une nouvelle hausse du temps de jeu pour la Coupe du monde 2015. Temps de jeu atteignant 50 minutes effectif ! Le manager explique qu’il s’intéresse automatiquement et de plus près au potentiel et au profil des joueurs susceptibles de pouvoir encaisser de telles cadences. Mais Laurent Bénézech se demande comment ! En effet, la plupart des joueurs aujourd’hui frôle les 110 kilos et encaissent 40 minutes de temps de jeu… Une limite est-elle déjà atteinte ? La question mérite d’être posée.
Pour argumenter son propos, l’auteur cite une déclaration de Julien Bonnaire à l’Equipe la semaine suivant l’audition de Françoise Lasne :
« Il a énormément évolué ces dernières années (le rugby), et je ne sais pas s’il évoluera autant et aussi vite dans les années à venir. Bon, ça peut encore se jouer sur des détails, en préparation physique. Ou alors si tu veux pousser encore plus loin le corps, il va falloir se charger… »
Le rugby touché au cœur
Quand François Carillo, jeune joueur de l’Aviron Bayonnais subit un malaise cardiaque en décembre 2012 lors de l’échauffement et qu’aucun spécialiste ne peut mettre le doigt sur la cause du trouble, l’auteur se pose de nouvelles questions. Laurent Bénézech ne l’accuse pas de dopage. Mais il sait que les médicaments à base de testostérone augmente le risque d’infarctus du myocarde et le « double pour les hommes de plus de 65 ans et le triple chez les jeunes hommes souffrant d’un problème cardiaque préexistant. » Parallèlement l’auteur se rappelle des résultats de l’AFLD de 2009 où 16% des joueurs de rugby présentent des traces de stéroïdes anabolisants dans leurs analyses capillaires… Aucune accusation ad hominem, seulement un cheminement de réflexion.
Des prises de poids stupéfiantes
Dans cette sous-partie, il expose différents tableaux comparatifs pour se faire une idée de l’évolution du physique des joueurs de rugby professionnels ces 10 dernières années. Difficile à résumer, je vous laisse plutôt avec un article de Frédéric Bonnet du blog rugby-en-mêlée qui parle de l’évolution du physique des joueurs dans le championnat français ces 40 dernières années: ARTICLE
5 / L’interview qui change tout
Au début de ce nouveau chapitre, Laurent Bénézech nous explique sa démarche de prise de parole dans un média grand public. Du choix du support, du titre, des mots évocateurs et enfin de sa formule choc :
« LE RUGBY EST DANS LA SITUATION DU CYCLISME AVANT L’AFFAIRE FESTINA » (Cliquez sur le titre pour accéder à son interview complète dans LeMonde Sport)
Ce qui m’intéresse le plus de retranscrire ici, ce sont ses débuts de pistes de réflexion sur la faiblesse du système antidopage dans le rugby français plus que le cheminement de son interview que je vous laisse découvrir directement dans son livre si vous le souhaitez.
Des AUT qui agissent sur moi comme un chiffon rouge
Les AUT sont des Autorisations à Usage Thérapeutique qui permettent aux joueurs pros de bénéficier de médicaments interdits par l’AMA sans risque d’être accusé de dopage !
« Le problème est que cette autorisation est rapidement devenue un moyen de protéger le sportif concerné de toute sanction suite à un contrôle.
Ainsi par exemple, le nombre d’asthmatiques dans le sport de haut niveau a explosé. »
Mais en 2013, le nombre de AUT baisse… Pourquoi ? Parce-que depuis 2012 l’AMA autorise la prise de corticoïdes par inhalation et ne les recherche pas hors période de compétition. Donc il n’y a plus de raison de justifier une prise de corticoïdes selon l’auteur.
« La déclaration des AUT ne se fait pas systématiquement, dès la prise d’un médicament quelconque, mais plutôt en vue de prévenir les contrôles et les risques de sanction.
Le nombre des AUT délivrées n’est ainsi qu’un pâle reflet de la réalité des pratiques. »
Le suivi longitudinal, un parfait écran de fumée
Le suivi longitudinal a été mis en place par la Ligue Nationale de Rugby (LNR). Il serait, selon Laurent Bénézech, mis en avant comme le « Saint Graal de la lutte antidopage » par les grandes instances du rugby. Or pour l’auteur de Rugby, où sont tes valeurs ? il n’en ai rien !
Ce suivi consiste en trois prises de sang (plus complètes que la normale), chaque saison, à des dates fixées par la commission médicale. Au départ, ce suivi permet juste d’avoir une appréciation de l’état de santé général des joueurs. Nullement dans une visée de contrôle antidopage.
Le médecin du club est averti jusqu’à 14 jours à l’avance, « ce qui laisse, si besoin, énormément de temps pour se préparer. » Or beaucoup de substances interdites disparaissent au bout de 48 heures….
Depuis son instauration en l’an 2000, aucune publication n’a été faite, au nom du secret médical. Alors que dans le cyclisme, dans un intérêt et une volonté de transparence, une communication est possible.
« C’est l’opacité la plus totale qui règne. »
« L’affaire Lance Amstrong a montré que les contrôles négatifs ne sont pas la garantie d’une absence de dopage. »
Laurent Bénézech considère que l’approche des résultats de ces analyses de sang sont basiques. Elle consiste pour chaque paramètre, de vérifier si le taux du joueur se situe entre les deux valeurs normatives. Dans le cyclisme, il existe un logiciel qui permet de retracer l’évolution du coureur, notamment au niveau de son taux de cortisol. Quand celui-ci est en chute, il n’est pas aligné sur la compétition.
De plus, les contrôles dans le monde du cyclisme sont aléatoires. Dans le rugby, le médecin et le joueur sont prévenus, ce qui fausse (un peu? beaucoup? passionnément?) les résultats.
Pour finir ce chapitre, Laurent Bénézech nous livre une déclaration de Frédéric Depiesse, président de la commission médicale de la Fédération française d’athlétisme, « en charge du suivi longitudinal auprès des athlètes », qui fait suite au contrôle positif au stanozol du lanceur de marteau Quentin Bigot, le 21 juin 2014 :
« On ne recherche pas une molécule en particulier, on analyse des valeurs et on les compare. Donc, oui, en prenant du stanozol, on peut passer au travers du suivi. »
La première partie de la chronique est maintenant terminée ! Dans la suite vous pourrez notamment retrouver le contenu de la rencontre organisée par Provale entre Laurent Bénézech et les joueurs professionnels choqués de ses propos. Ainsi que le contenu de son passage devant la commission du Sénat ou encore l’aventure de son procès !
Si vous souhaitez approfondir votre réflexion vous pouvez,
Lire plus de commentaires à propos de Rugby, où sont tes valeurs ?
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Merci pour votre lecture attentive 🙂 ! Laissez un commentaire pour réagir à cette première partie assez conséquente 😉 !
Très intéressant !!! Merci