Identifier vos erreurs techniques récurrentes et comment les corriger

Un buteur est obligatoirement confronté à l’échec. Qu’il prenne la forme d’un tir loupé à l’entraînement ou pour une balle de match, il jalonne la vie et la carrière du buteur.

A première vue, l’échec n’a rien d’attirant. Il est source de sentiments pénibles comme crainte, frustration, colère, honte voire abandon.

Cependant, l’attitude et l’état d’esprit du buteur face à l’échec, à fortiori le sien, orientent et conditionnent sa progression et sa réussite future.

Cet article est donc l’occasion de donner une autre forme à l’échec du buteur, le faisant passer d’événement indésirable à une formidable occasion de progresser. Il fait suite à un premier article sur ce même sujet.

Il sera principalement ici question de l’échec personnel du buteur avec traitement en deux temps :

  1. l’échec à l’entraînement
  2. l’échec en match.

⇒ L’échec doit être une excellente occasion de progression ! Je vais vous montrer pourquoi…

Préambule : l’échec du buteur selon Gonzalo Quesada et Andrew Mehrtens

Pour préparer cet article, deux vidéos très intéressantes sur YouTube ont retenu mon attention. La première avec Gonzalo Quesada, ancien joueur pro et buteur (Narbonne, Pau, Le Stade Français, Pumas etc.), spécialiste du jeu au pied en équipe de France sous l’ère Liévremont. La deuxième avec Andrew Mehrtens, véritable serial-buteur à la fin des années 1990, début 2000 sous le maillot des Crusaders, du Racing-Métro 92 et des All-Blacks !

Les deux ex-buteurs disent la même chose : un buteur ne commet pas beaucoup d’erreurs. En général, il en a deux ou trois qui sont plutôt régulières et parfois tenaces. 

Ainsi, Andrew Mehrtens explique :

« Chaque buteur a une faute. Si je rate, c’est normalement à droite (…)

Il faut le savoir comme buteur parce-que je ne rate presque jamais à gauche. Je peux chercher une cible plus à gauche, du milieu des poteaux. »

Andrew Merthens posant pour une librairie de Christchurch où joue l’équipe des Crusaders. Crédit : Christchurch City Libraries

Quant à Gonzalo Quesada, il nous dit :

« Normalement, quand on fait des erreurs techniques, c’est pas 10 erreurs différentes. Souvent, il y en a une ou deux qui reviennent et qu’on a tendance à y tomber. »

J’espère que ces deux passages vous ont rassuré. Si vous loupez des frappes (comme 100% des buteurs), toute votre technique n’est pas à revoir. Pour un buteur avec une technique installée et stable, il suffit de rechercher ces 2 ou 3 erreurs pour ensuite les corriger.

La vidéo, l’outil indispensable pour repérer vos erreurs techniques récurrentes

Que ce soit à l’entraînement ou en match, le buteur n’est pas toujours à même d’identifier ses erreurs techniques par lui-même. Avec l’expérience, et du fait qu’elles sont en général peu nombreuses, il pourra plus facilement le faire.

Cependant, même pour les meilleurs buteurs, l’outil vidéo est absolument indispensable ! Il fait parti de leur bagage personnel au même titre que leurs crampons ou leur tee. Il est donc absolument nécessaire pour vous aussi afin de visionner votre « swing » et d’en comprendre vos points forts et vos points à améliorer.

L’ÉCHEC À L’ENTRAÎNEMENT : un temps précieux

Vous venez à l’entraînement pour plusieurs raisons : travailler sur vos points forts & faibles, répéter vos gammes, prendre du plaisir à buter, emmagasiner de la confiance etc.

Le but ici est de construire l’entraînement le plus adapté et efficace possible afin de louper le moins de tirs possibles pour les matchs à venir.

L’échec à l’entraînement n’est donc absolument pas une fatalité. Bien au contraire, il permet d’aborder cette question avec beaucoup de temps et de sérénité que pendant un match.

A l’entraînement, vous avez du temps ! Taper, louper, s’agacer, retaper de suite pour oublier l’échec… Mauvaise idée !

Identifier les causes

Pour identifier les causes d’un tir manqué, il existe essentiellement deux solutions : l’analyse par un tiers (vidéo ou coach) et l’analyse personnelle (via le ressenti corporel principalement)

Ne l’oubliez pas, un buteur commet en général 2 ou 3 erreurs récurrentes, pas plus.

Elles peuvent prendre la forme d’une mauvaise zone du pied, d’un bras opposé mal positionné, d’un affaissement de la posture, d’un finish sur les talons etc.

Après avoir identifier la/les cause(s), il est vivement conseillé de trouver des exercices permettant de limiter et/ou de corriger ce risque d’erreur.

Louper –> Rechercher le pourquoi le l’échec –> Travailler sur ce pourquoi –> Réussir

Identifier les conséquences

Ici, il s’agira de connaître la trajectoire récurrente de votre ballon quand vous loupez.

Par exemple : tir trop court, ballon qui vrille excessivement, effet droite-gauche incontrôlé, trajectoire qui fuit la cible majoritairement à gauche (ou à droite) etc.

Cette attention portée aux causes et aux résultats de l’échec pendant l’entraînement est absolument primordiale.

Rien de pire qu’un buteur qui ne sait pas pourquoi il loupe la cible !

Si vous loupez souvent à droite et que ce schéma semble se répéter pendant un match, visez un peu plus à gauche... Cf, le témoignage de Andrew Mehrtens en début d’article.

L’ÉCHEC PENDANT LES MATCHS : le temps de vérité

Le match est le seul et véritable juge de paix. C’est le moment de concrétiser vos efforts personnelles aux entraînements et ceux de vos partenaires pendant le match.

Après un échec, il faut vite passer à autre chose pour ne pas être parasité par ce dernier trop longtemps. Alors comment faire pour analyser l’échec afin de ne pas le reproduire plus tard dans le match ? Plusieurs solutions s’offre à vous…

PAS LE TEMPS D’ANALYSER !

Vous venez de louper un tir mais vous ne savez pas trop pourquoi. Peut-être un paramètre extérieur (vent, bruit etc.) ou personnel (mauvais timing par exemple). Peu importe, pour le coup de pied suivant, concentrez-vous sur une petite partie de votre tir qui vous aide à réussir. Ce petit « focus » doit être expérimenté à l’entraînement. 

Exemples :

  • « Je poursuis ma course d’élan après la frappe, finissant bien au-delà du tee », pour les buteurs avec des problèmes de traversée de balle 
  • « Je garde bien ma poitrine face au ballon jusqu’à la fin du tir et un peu au-delà » , pour ceux qui ont une rotation trop rapide vers les poteaux
  • Etc.

Dans cette configuration, vous garderez l’analyse pour l’après-match, avec les retours vidéos par exemple.

J’AI LE TEMPS ET LA CAPACITÉ D’ANALYSE PENDANT LE MATCH !

Le début de cet article est construit pour vous amenez vers cette possibilité. Les quelques erreurs techniques récurrentes à l’entraînement ne sont jamais loin de celles commises en match.

En vous donnant le temps et les outils de mieux vous connaître pendant les entraînements, l’analyse pendant le match, à chaud, va devenir de plus en plus naturelle.

Cependant, même si option paraît la plus adaptée, le risque d’être obnubilé par cette erreur car vous l’avez trouvé, existe belle et bien.

Conclusion

L’erreur fait partie du processus. Jonny Wilkinson avait un taux de réussite autour de 80% avec Toulon. Donc concrètement, il loupait 2 tirs sur 10. Accordez-vous le droit à l’échec. Ne pêchez pas par excès de perfectionnisme. 

Ne haïssez pas vos échecs, ils sont là pour vous transmettre un message à qui veut bien l’entendre et le décoder.

La personne capable d’accueillir ses échecs avec la même qualité que ses réussites est clairement une personne emprunte de sagesse.

Vous ne le savez peut-être pas, mais vous traînez éventuellement la même erreur technique depuis des années dans l’exercice du tir au but. Cette dernière vous empêche de progresser et de franchir un cap ! Soyez à l’écoute de vos erreurs et votre réussite sera métamorphosée !

Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends. Nelson Mandela

Merci pour votre lecture, partagez l’article à un buteur qui loupe encore trop de tirs au but 😉

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