Les 3 fondamentaux du TIR AU BUT

Quand on est buteur, les facteurs à prendre en compte sont particulièrement nombreux : posture, vent, crampons, traversée de balle, stress, fatigue, état du terrain, confiance etc.

Dans une démarche qualitative, il est important de trouver les facteurs ayant le plus d’impact sur votre réussite. C’est à dire choisir le plus petit nombre d’éléments susceptibles de produire le maximum d’effet.

Il est ici question implicitement de la loi de Pareto qui dit que 20 % des causes produisent 80% des conséquences (20-80).

Appliquons ici cette loi de Pareto au domaine du tir au but et cherchons les 20% de facteurs pouvant produire 80% de réussite face aux poteaux.

Parmi la liste NON-EXHAUSTIVE citée en début d’article, 3 éléments retiennent mon attention depuis plusieurs temps et à juste titre. Leur respect et leur intégration produisent des effets visibles, notables, manifestes et rapides sur ma technique ou sur celles des jeunes cadets que j’accompagne dans ce domaine du jeu.

Par conséquent, nul besoin de s’entraîner longtemps et dur pour progresser, mais plutôt intelligemment et de manière ajustée. Une simple variation sur le thème du « Work smarter, not harder » (travailler intelligemment, et non péniblement).

Ces 3 éléments composants les fondamentaux du tir au but sont :

  1. La posture
  2. Le pied d’appui
  3. Le bras d’appel

Je vous invite vivement à lire l’article jusqu’au bout pour découvrir le « secret » des meilleurs buteurs, l’astuce qui réunira les trois fondamentaux en un tout cohérent, fluide et diablement efficace !

1 / La posture

La posture est l’élément de base de trois fondamentaux explicités ici. Une posture désaxée, déséquilibrée ou faible entraîne de manière systématique des erreurs fatales pour votre tir.

Ici, elle doit être : forte, gainé, solide !

La posture est intimement liée au mouvement. Il est donc inutile de vouloir l’inscrire dans une immobilité façon statue de pierre pour essayer d’intégrer les percepts comme « gainé » ou « solide ».

Malgré l’aspect figé de la photo, l’analyse de la posture de Morne Steyn va permettre de mettre en évidence les conséquences concrètes de cette volonté de solidité et d’axialité !

Crédit Flickr : Jean-Marc
  1. En bleu, la flèche double, montre un alignement entre sa tête et l’axe de gravité. Morne Steyn n’est donc pas penché ni sur un côté ni vers l’arrière, il est relativement droit (gainé etc.).
  2. En noir, la flèche simple, montre l’orientation de son buste vers le ballon. Le buste « regarde » le ballon avant la frappe et pendant le frappe.

Et si cela est possible, il est intéressant de garder cette orientation du buste légèrement après la frappe pour ne pas tourner trop vite les hanches vers les poteaux. Dans ce cas précis, le buteur se relève vite, lève la tête précipitamment au dépit d’une plus longue traversée de balle.

En résumé, la posture se veut droite et axé, avec un buste orienté vers le ballon.

En bonus, la tête reste « basse » aussi après le tir, afin de ne pas se relever trop vite ! (Cf photo ci-dessous)

Stephen Jones, tête basse, accentuant sa traversée de balle !

2 / Pied d’appui

Votre pied d’appui représente votre rapport au sol, votre ancrage à la terre. Il s’agit du pied gauche pour un droitier et Inversement.

Dans le cadre du tir au but, il assure un équilibre unipodal dynamique (car réalisé en mouvement et sur un seul pied).

Comment bien le positionner ?

Tout d’abord, il est important de le placer à côté du tee. Exit le pied d’appui avant ou après le tee.

Les orteils donnent la direction. Cette dernière s’oriente logiquement vers les poteaux. Les poteaux étant larges d’environ 6 mètres, une certaine marge de manœuvre et de positionnement existe pour le pied d’appui.

Pour l’écartement entre le tee et votre pied d’appui, la largeur du bassin est un bon indicateur.

Si le pied est trop près du tee, les hanches vont avoir du mal à pivoter et les cuisses vont se toucher.

Nick Evans pose sont pied très (trop?) proche du tee Flickr : Charlie

Si le pied est trop loin, le mouvement risque de s’inscrire dans un schéme de rotation excessive. Le pied d’appui peut se  » planter  » au sol et le corps pivoter, au lieu de traverser et d’avancer.

Résumé en image :

Pied d’appui au même niveau que le tee & en direction des poteaux.

3 / Bras d’appel

Nous arrivons au dernier point, qui n’est pas moins important. Il s’agit du bras d’appel, appelé aussi bras d’équilibre. Respectivement membre supérieur gauche pour un droitier et Inversement.

Le bras d’appel est un élément supplémentaire venant assurer votre équilibre tout au long de la frappe.

Élément parfois négligé, il a pourtant des conséquences directes et non négligeables sur la traversée de balle, la posture et donc votre réussite.

Bras « d’appel » plus que « d’équilibre » car il permet en effet l’ouverture de la chaîne contro-latérale (bras gauche-jambe droite) et donc l’amplitude du mouvement (donc la puissance).

Leigh Halfpenny

J’ai écrit un article entier à ce sujet, je vais le résumer en deux sous-parties rapides.

3.1 Le bras d’appel dans L’AVANT frappe

Dans l’avant frappe, il existe 3 possibilités principales pour le bon placement de ce bras d’appel :

  1. Parallèle au sol, à la manière d’un funambule (Lionel Beauxis, Dan Carter…)

    Crédit : Pierre-Selim
  2. À 45 degrés. Considérée comme la plus académique car présentant un meilleur potentiel d’ouverture (Jonny Wilkinson)
  3. Bras en l’air ou bras d’écolier. La plus  »spéciale » car inscrit la posture de tir au but dans une composante plus verticale et fait perdre les qualités d’équilibration à ce bras. De plus, paraît moins pratique pour rabattre ce dernier dans l’après-frappe…

3.2 Bras d’appel dans L’APRÈS-FRAPPE

Ici, les deux repères sont simples.

Après la frappe, le bras  »doit » se rabattre contre la poitrine ET parallèlement au sol.

Ainsi la posture forte est préservée et la dynamique d’ouverture entre jambe et bras opposés est correctement refermée !

 

Conclusion

Ces trois fondamentaux sont les piliers d’une technique solide et stable. Ils doivent être intégrés de manière durable dans votre technique personnelle.

Comme promis, je vais vous livrer un conseil supplémentaire, la « clé magique » des meilleurs buteurs.

Ce « secret » est un concept inventé par Dave Alred qui est ni plus ni moins LE coach de jeu au pied de Jonny Wilkinson.

Il s’appelle le « J-shape swing » et j’en ai déjà parlé dans cet article. Ce concept mériterait un développement sur plusieurs articles tellement le contenu est dense et pertinent.

Concrètement, pour l’appliquer dans vos tirs au but, il est vivement conseillé d’orienter sa jambe et son pied le plus possible en direction de votre cible pendant et après la frappe.

La courbe rouge représente le fameux J (ici « à l’envers » car Jonny est gaucher).

Le but est d’éviter le « C-shape swing » qui ressemble à une frappe de footballeur et qui tend à « découper » le ballon plus qu’à la traverser (Cf photo ci-dessous)

Ollie Barkley produisant un swing en C… à éviter !

L’article touche maintenant à sa fin, je vous remercie grandement pour votre lecture !

A la manière des meilleurs golfeurs mondiaux qui travaillent toujours leurs fondamentaux comme le grip ou l’alignement, il est extrêmement pertinent pour les buteurs de s’entraîner sur les 3 fondamentaux du tir au but exposés ici (quatre avec la « clé magique »).

Pensez à partager cet article car nous ne pouvons pas faire l’économie de ces basiques qui charpentent la technique de chaque buteur !

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